Etonnement

XIV Dimanche du T.O. 

La liturgie de la Parole de ce jour est marquée par l’étonnement : les gens de Nazareth sont étonnés par Jésus et se demandent : ” D’où lui viennent toutes ces choses ? ” ( Mc 6, 2 ). Il semble vraiment que, de son côté, Jésus lui-même soit stupéfait par tant de froideur venant justement de la part de ceux qui l’ont vu petit, adolescent, jeune et qui – un jour – l’ont vu partir. Pour cela ” il s’émerveilla de leur incrédulité ” ( 6, 5 ), mais, Nazareth reste scandalisée par Jésus et Jésus semble interloqué par le mépris de ses concitoyens au point ” qu’il ne pouvait accomplir aucun prodige ” ( Mc 6, 5 ). Nous pourrions nous demander qu’est-ce qui bloque ainsi les Nazaréens face à ” Jésus de Nazareth ” que l’ange de la résurrection proclame d’abord ” ressuscité ” avant de le déclarer ” crucifié ” ( 16, 6 ) ? La seconde lettre nous donne une clé d’interprétation possible : la faiblesse ! Paul se trouve face aux Corinthiens dans une situation analogue à celle expérimentée par le Seigneur Jésus devant ses voisins : il est bien difficile de comprendre et de faire comprendre comment il est possible que la puissance de Dieu puisse passer à travers des personnes qui n’ont rien d’extraordinaire, mais qui sont tellement ordinaires ? Là où nous pourrions nous attendre – ou continuons à nous illusionner de penser – qu’être étonnés puisse témoigner de l’extraordinaire, en réalité, ce qui émerveille jusqu’à interloquer est justement l’extrême ordinaire. De fait, la question et le combat qui touchent les Nazaréens attirés et perturbés par ” leur ” Jésus, est en réalité, notre propre combat, sans doute plus profond encore : comment Dieu peut-il se manifester en plénitude dans ce Jésus ” fils de Marie et menuisier ” que tous connaissent depuis toujours et que, nous aussi, d’une certaine façon, non moins vraie, nous connaissons depuis toujours, peut-être même de trop ? La façon dont le Seigneur ” vint dans sa patrie ” ( 6, 1 ), ne devait pas être si différente de la façon dont le même Seigneur vient à nous pour nous visiter – comme d’habitude – par la Parole, les Sacrement, les signes quotidiens de sa présence. Et, pour nous aussi, il est difficile de croire de fond en comble que le Seigneur nous visite seulement parce que – façon de dire – nous lisons son Evangile et nous nous nourrissons de son Eucharistie jusqu’à devenir, nous aussi ” motif de scandale ” ( 6, 3 ). Voici le scandale, voici ce qui fait obstacle dans notre vie à l’écoute des signes de la présence de Dieu au milieu de nous et en nous : l’attente et la recherche de l’extraordinaire comme scénario le plus approprié pour Dieu et pour ses manifestations ! Mais voilà que, justement dans ce contexte, l’invitation que le Seigneur nous fait aujourd’hui – que nous écoutions ou non – la Parole qui nous oblige à nous rendre compte que toujours et partout ” un prophète se trouve au milieu” ( Ez 2, 5 ) de nous. Mais, il ne suffit pas qu’un prophète soit au milieu de nous, s’il n’est pas écouté par nous par une docile et généreuse écoute.

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